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Adoption d'une langue Africaine Officielle/Nationale en Afrique: Utopie ou Prédiction?

La nationalisation des langues Africaines et la retraite de celles héritées de la colonisation est un sujet d’actualité qui tient en éveil les nationalistes, panafricains, et culturalistes. Ces derniers postulent qu’un revirement précolonial aurait pour conséquence la fortification psychologique, culturelle, et sociale des Africains; tout en contribuant au retour irréversible de la fibre identitaire Africaine, bafouillée et confuse par la politique d’assimilation coloniale, dont les effets sur les populations Africaines perdurent. En contre-attaque, tout en reconnaissant les bienfaits sociétaux qui dériveraient d’une récupération et contrôle absolus de la carte d’identité Africaine par les Africains, les sceptiques et réalistes rétorquent: un retour précolonial dans son état pur ou dilué serait-il faisable ou même souhaitable?


Le Français, Langue Officielle en Afrique: Un Voyage sans Retour?


Un voyage historique relaté par Bokamba aurait révélé qu’en 1539, un décret du Roi François I, aurait interdit l’utilisation de langues autres que le Français dans les systèmes éducatifs et démarches administratives Françaises sur les territoires Français, leurs colonies inclues.


Malgré cette injonction, certains Français qui épousaient une pensée révolutionnaire ou associationniste s'opposérent à l’assimilation de la langue Française par les Africains; sous prétexte que ces derniers n’avaient point l’aptitude intellectuelle de l’assimiler. Ces opposants auraient alors suggéré une approche lente et simple qui s'ajusterait à la capacité mentale limitée des négros.


Cette stratégie d’assimilation minimisante, limitante, et contrôlée était similaire à celle employée en Amérique du Nord par les esclavagistes Américains. Lesquels avaient adopté un décret interdisant aux négros l’utilisation de leurs langues natales, tout en leur refusant le droit à l’instruction. Pour en revenir aux colons Français, Mokamba avait aussi relaté qu’en 1950, les autorités Françaises auraient proposé aux dirigeants Africains un retour à leurs langues natales (quelles qu’elles furent... Piège ou sincérité?). Cependant, ces derniers optèrent pour la continuation de la langue Française sur leurs territoires.



L’adoption d’une langue officielle non-coloniale en Afrique mérite amples considérations. Et ce, malgré les entraves qui s'érigeraient à sa matérialisation, telles que des dirigeants ayant des visions limitées ou non existentes; contrôle et convoitises des pays dévelopés sur les richesses du continent, autant que la diversité linguistique qui enrichit l'Afrique. Obstacles qui pourraient compliquer l' adoption d’une langue nationale Africaine représentante de sa population, et un pas solide vers le contrôle de la destinée de l'Afrique par les Africains.


Vers le choix d' une Langue Africaine Officielle : Quels seraient les facteurs de Qualification?


Afin d'étudier les difficultés qui s' érigeraient au choix d'une langue officielle Africaine, prenons l'example du Sénégal, qui comme la plupart des pays Africains brille par sa composition ethnique et linguistique. Pour ne citer que quelques: Wolof, Pular, Serer, Mandinka, Jola, Soninké. Laquelle de ces langues serait l' idéale, acceptée par tous, et apte à se substituer au Français?


• Le Wolof serait-il le meilleur candidat du fait que les Wolofs constituent plus de 37 pourcent de la population? Pourrait-on se soutenir sur ses avances par rapport aux autres langues pour tilter la balance en sa faveur et la nominer la langue officielle au Sénégal?


• Que dirait-on du Soninké qui occupe une place minoritaire?


• Le Jola serait-il le mieux placé, si les critères de croissance économique étaient des facteurs qualifiants? et si on considérait les capacités agricoles de la Casamance, dans un pays où prés de 70 pourcent de la population est rurale.


Les arguments qui favorisent l'adoption d'une langue officielle Africaine devraient anticiper les statistiques et conditions d’alphabétisation des populations, la rééducation des masses, l’adaptation au change des institutions étatiques etc. Peut-être que le fort taux d'analphabètisation des Africains serait parmi les facteurs favorables. Qu'adviendrait-il des archives nationales sous l'avancée de la nouvelle langue, qui progressivement absorberait son prédécesseur? les conséquences qui résulteraient du remplacement, désiré rapide et complet, de la langue officielle seraient d’abord perturbateurs avant de se stabiliser. l'Afrique pourrait elle se permettre une nouvelle pertubation?



Et l'Afrique dans sa Globalité?

Supposons que chaque pays Africain tant bien que mal réussisse le choix et l' intégration d'une nouvelle langue nationale officielle, autre que le Français ou héritage colonial, aurait l’Afrique besoin d’une langue commune qui régirait les transactions entre nations Africaines? L’Anglais serait-il plus apte, du fait de sa popularité Internationale? Peut-être que le Français perdurerait comme langue secondaire dans certains états Africains. Certains citeraient l’exemple des Nations Unies, qui prouvent les possibilites d’adaptation de langues diverses dans leurs transactions administratives et éducatives: serait-ce un modèle à suivre dans une Union Africaine réelle et inclusive?


Le continent Africain est particulier, du fait de sa diversité linguistique, richesses naturelles et humaines. L''adoption d'une langue commune pourrait s'avérer problématique et perturbateur. Considérant les prédictions ou souhaits d’une Union Africaine, la question qui suivrait est logiquement: serait-ce le bon moment face aux débâcles vers le développement du continent Africain et une Communauté et Coopération Monétaires Africaine incommodes?


Priorité sur d’autres facteurs de développement pour reconstruction et solidifier l’image Africaine

Les entraves au développement du continent Africain ne proviennent pas essentiellement des contraintes extérieures; y contribue son leadership qui est majoritairement archaïque, glouton, et envoûté par l’héritage colonial. Cet ancrage colonial étouffe son développement et freine les progrés vers une histoire Africaine, écrite et controlée par les Africains pour le profit des Africains. Ne serait-ce quelques cas isolés comme le Ghana qui donne un regain d’espoir aux nationalistes. Albert Memmi avait dénoncé en 2004, que les progrés Africains vers le développement étaient non seulement lents et ternes mais avaient fait fi du modéle d'exploitation coloniale comme un instrument de développement. Ces derniers (colons) avaient démontré l’utilisation profitable des ressources humaines, naturelles, et matérielles Africaines afin de servir leurs intérêts, relancer leur développement économique, sociétal, et individuel. Face aux talents non impressionants de ses dirigeants, l’Afrique ne serait peut être pas prêt d'épouser une langue officielle non coloniale, bien que faisable.


Il faudrait d’abord établir des dispositifs essentiels de développement, trier et renforcer ceux qui sont sur place; éliminer les éléments hérités ou nouveaux qui ralentissent le développement économique, social, culturel, etc. du continent et peuple Africain. En gros, poser des échelons de taille vers une identité solide qui s’armerait de sa richesse et diversité afin de promouvoir, à ses fins, son patrimoine social, culturel, économique, ethnique, etc.

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